Collégiale

Architecture

La collégiale Sainte Gertrude est l’une des plus anciennes et des plus grandes églises romanes d’Europe. Elle est protégée par un arrêté de classement et considérée comme patrimoine exceptionnel. Extérieurement, l’ensemble de l’édifice est remarquable par l’harmonie des volumes, par les lignes dépouillées et l’absence d’ornementation.

Consacré en 1046 par l’évêque de Liège Wazon, en présence de Henri III empereur du Saint Empire Germanique, le sanctuaire appartient par son plan bicéphale au style roman rhénan de tradition ottonienne. Il compte deux transepts et deux chœurs opposés.

Le chœur oriental à chevet plat est surélevé au-dessus d’une crypte halle à voûtes d’arêtes. Au fond du chœur, une armoire en laiton portée par un édicule en pierre bleue abritait la châsse de Sainte Gertrude.

Le puissant avant-corps occidental – westbau en allemand – comporte un chœur avec abside flanqué de deux portes d’entrées et de deux chapelles tribunes, une vaste salle haute dite « salle impériale » accessible par un escalier de 132 marches, un clocher et deux tourelles d’angle. Dans son état actuel, il est le fruit d’une reconstruction (achevée en 1984) consécutive au bombardement de la collégiale en mai 1940.

Le clocher, rétabli en style roman, abrite un nouveau carillon de 49 cloches.

La tourelle sud abrite le jacquemart Jean de Nivelles, datant du début du XVème siècle. La tourelle nord, appelée « tour Madame », était jadis contiguë au palais abbatial. Les linteaux des portails d’entrée sculptés représentent d’un côté l’archange Saint Michel et de l’autre l’histoire de Samson.

L’intérieur de la collégiale est de dimensions impressionnantes : près de 100 mètres de long, 44 mètres de large au transept oriental et 20 mètres de hauteur de plafond dans la  nef centrale. La campagne de restauration récente lui a restitué une sobriété remarquable : plafond en bois dans la nef centrale, pierres apparentes, décoration limitée et vitraux modernes. Seules les pièces principales du mobilier de la collégiale accumulé au fil du temps ont trouvé place dans l’édifice restauré. Parmi celles-ci : deux chaires de vérité du sculpteur Laurent Delvaux (1695 – 1778), de magnifiques stalles renaissance (1566), une vierge polychrome du XVème siècle,le char du XVème siècle, destiné à porter la châsse de Sainte Gertrude.

La crypte sous le chœur oriental est la plus vaste de nos régions. Elle se compose de trois nefs d’égale hauteur voûtées d’arêtes, divisées en six travées par des colonnes octogonales en pierre bleue et deux piliers. La nef centrale est prolongée par une petite abside à l’est.

Le cloître a été complètement restauré au XIXème siècle. Seule la galerie nord a gardé son aspect primitif du début du XIIIème siècle. Le cloître est tout ce qui subsiste de l’important complexe abbatial qui abritait le chapître de Sainte Gertrude de Nivelles.

Le sous-sol archéologique aménagé sous la nef principale de la collégiale permet de visiter les ruines des cinq églises successives qui, du VIIème au Xème siècle, ont précédé l’église romane.

La première église mérovingienne (vers 650) abrite les caveaux funéraires de la première communauté religieuse de l’abbaye de Nivelles.

La dernière église carolingienne (Xème siècle) contient la tombe d’Ermentrude, petite-fille d’Hugues Capet (+/- 1000) et les restes de Himeltrude, première épouse de Charlemagne (771(+)).

Les aménagements successifs s’expliquent par le développement du culte de Sainte Gertrude et l’affluence croissante des pèlerins sur sa tombe.

975 ans d’histoire

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